Le Prix Renaudot attribué à Tierno Monénembo Né en 1947 en Guinée, Tierno Monénembo (de son vrai nom Thierno Saido Diallo), fuit en 1969 la dictature de Sékou Touré et parcourt près de 150 kilomètres à pied pour rejoindre le Sénégal. Il s'inscrit en médecine à Dakar puis gagne la Côté d'Ivoire où il entame des études de biochimie qu'il terminera par un doctorat en France en 1973, après un détour par l'Algérie et le Maroc.
L'errance et l'exil sont au cœur de la vie et de l'œuvre de ce Peul qui publie son premier roman
Les crapauds-brousse (Seuil, comme tous ses livres) en 1979. Sept ans plus tard, ce sera
Les Ecailles du ciel, récompensé par le Grand prix de l'Afrique noire. Suivront
Un rêve utile (1991),
Un attiéké pour Elgass (1993),
Pelourhino (1995) ou encore
Peuls qui raconte l'épopée de ce peuple,
"énigmatique fleuve blanc au pays des eaux noires, fleuve noir au pays des eaux blanches", comme le définit un proverbe bambara.
C'est dans la lignée de ce roman que s'inscrit
Le Roi de Kahel qui relate la vie d'Aimé Victor Olivier, vicomte de Sanderval (1840-1919), explorateur et précurseur de la colonisation française de l'Afrique de l'Ouest. Grâce à cette biographie romancée foisonnante, épique et savoureuse, Tierno Monénembo sort de l'oubli cet africaniste avant la lettre qui devint Peul parmi les Peuls.
www.lemonde.fr/livres/article/2008/11/10/le-prix-renaudot-attribue-a-tierno-monenembo_1117068_3260.html Immense talent qui fait encore merveille dans ce roman d’aventures du meilleur cru : souffle d’un feuilleton du XIXe siècle, vivacité des dialogues et narration ironique. Les Peuls et ce sacré Sanderval en prennent pour leur grade sous une plume rebondissant d’épreuve en épreuve, et elles ne manquent pas...
Après toute une vie dans l’industrie chimique, Aimé laisse Rose, sa chère femme, et leurs deux enfants pour réaliser enfin son fantasme africain : conquérir son propre royaume au Fouta-Djalon, où Blancs et Noirs cohabiteraient, les premiers apportant leurs lumières civilisatrices aux « nègres », qui sont désormais l’avenir de l’humanité, il n’en doute pas. (...)
La genèse de ce livre est tout aussi passionnante. Dans son précédent roman, « Peuls », Monénembo évoquait déjà Sanderval, mais à travers ses lectures des archives de l’administration coloniale, qui, prompte à le rayer de l’Histoire, le peignait comme un pitoyable mythomane. Sur le conseil d’un professeur, l’écrivain s’intéressa de plus près à Aimé... et rencontra son petit-fils, né en Guinée mais habitant Caen, comme lui. D’abord furieux du portrait négatif qu’il avait lu de son aïeul dans « Peuls », Bruno de Sanderval passa outre et ouvrit à l’écrivain les archives privées de l’explorateur. Monénembo se plongea alors dans les carnets, récits de voyages et notes d’un personnage qu’il découvrit autre et passionnant, jusqu’à lui consacrer cette épopée, ce « Roi de Kahel » qui fera date dans la vision africaine de l’aventure coloniale.
www.lepoint.fr/actualites-culture/afrique-me-voici/249/0/249002 A voir www.lexpress.fr/culture/livre/tierno-monenembo-fais-moi-peul_698356.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tierno_Mon%C3%A9nembo
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aim%C3%A9_Olivier_de_Sanderval