"18 décembre, manifestation de solidarité dans toute l’Europe"Les manifestations d’étudiants et de jeunes, à la suite du meurtre par la police d’un jeune de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, le 6 décembre dans le quartier d’Exarchia à Athènes, se poursuivaient le 28 décembre 2008.
Nouvelles de l'insurrection qui vient en Grèce Emeutes et géographie : les événements de Grèce Les émeutes qui secouent la Grèce depuis plusieurs jours ne surprennent guère les Grecs eux-mêmes et ceux qui suivent l’actualité de ce pays. Depuis deux ans déjà, les étudiants étaient particulièrement inquiets de la
politique suivie par le gouvernement conservateur de Kostas Karamanlis, au pouvoir depuis 2004 et confirmé par les législatives anticipées de septembre 2007.
Une loi, accompagnée d’une modification de la Constitution, autorise désormais
l’ouverture d’universités privées en même temps qu’une série de dispositions modifie le fonctionnement des universités (évaluation des enseignants, fin des distributions gratuites de manuels etc....) Depuis deux ans, l’année universitaire est hachée de grèves et de manifestations.
Ce mécontentement profond et diffus est relayé par l’agitation lycéenne, dans un pays où
les études et les diplômes apparaissent à beaucoup de familles comme la seule possibilité de promotion sociale. Les familles investissent des sommes énormes dans l’éducation des enfants : les lycées sont doublés d’établissements privés, les frondistiria qui fonctionnent l’après midi et le soir et où on répète les leçons du lycée. On trouve ce système même dans les petites bourgades équipées d’un établissement secondaire. Les études supérieures engagent d’autres frais : on vend communément à la campagne des terrains bien placés pour un futur usage touristique, pour permettre de financer des études à l’étranger. Les Grecs sont les Européens qui vont le plus volontiers étudier hors de leurs frontières.
C’est qu’en Grèce l’accès à l’enseignement supérieur est soumis à un
numerus clausus. (...)
Bien entendu, s’en tenir à ce type d’explication serait voir l’affaire par le petit bout de la lorgnette. La
situation économique d’ensemble constitue l’autre entrée indispensable. (...)
la Grèce est en train de payer son intégration européenne eu prix fort. Creusant le
déficit par une inflation des dépenses publiques, la Grèce vit à crédit depuis plusieurs années. Tandis que les salaires se maintiennent à un niveau modeste (on parle des « 600 euros » pour désigner ceux qui reçoivent leur premier salaire),
les prix s’envolent... Pour revenir à des situations qui touchent de près les jeunes, à la cafeteria de l’université de Volos, un café vaut 1 euro, alors qu’à celle de l’université de Bordeaux la tasse est facturée 0,40 euro. (...)
Le
chômage règne ainsi que l’exploitation des jeunes, contraints de rester longtemps chez leurs parents. D’où la fascination pour la fonction publique ou les emplois parapublics. Mais là on découvre de bien étranges procédés. Si en effet on réussit l’examen qui permet chaque année de recruter par exemple les enseignants du secondaire en mathématiques, on ne rejoint pas à la rentrée son poste, mais on vient se placer sur une liste d’attente et on patiente jusqu’à ce que son tour arrive. Je connais une prof de français qui a attendu 10 ans. (...)
On parle de
corruption. Il faut bien voir que cette dernière touche l’ensemble du corps social, depuis les opérations les plus modestes, jusqu’à des affaires douteuses qui ont fait récemment les délices de la presse et où sont impliqués des monastères du Mont Athos. (...)
La Grèce n’est cependant plus un pays pauvre. En moins de dix ans, la Grèce est passée du statut de pays d’émigration à celui de
pays d’immigration.
Nombreux à s’installer désormais avec femmes et enfants, les Albanais sont en passe de s’établir durablement en Grèce De quoi nourrir des
sentiments xénophobes vis-à-vis d’étrangers pris à Athènes en train de piller les vitrines lors des récentes émeutes. Mais ces étrangers ne sont pas des Albanais, lesquels sont intégrés dans le marché du travail. Ils sont bien plutôt des Kurdes ou des originaires du Pakistan et du Bengla Desh, en situation précaire et dont la préoccupation première est de manger.
On ne comprendrait rien à ce qui se passe en Grèce, si sous prétexte de ressemblances formelles, (les jeunes encagoulés, les voitures qui brûlent) on tentait une comparaison avec l’embrasement de nos banlieues, il y a quelques mois. Le jeune Alexis Grigoropoulos, qui a été tué dans les manifestations, avait un père cadre supérieur et une mère qui tenait une bijouterie : ce sont les
classes moyennes qui se sentent menacées. Mais à qui s’en prendre ? La gestion du port du Pirée vient d’être cédée à une entreprise chinoise, dans le cadre d’une
mondialisation qui touche aussi ce pays. (...)
Michel Sivignon
www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1457 http://vegetable.blogspirit.com/archive/2008/12/10/cosco-prend-le-controle-du-port-du-piree.html Athènes secoué par une série de mini-attentats Ces attentats, qui n’ont pas fait de victime, ont visé cinq banques et un bureau local du parti conservateur au pouvoir dans la nuit de vendredi à samedi.Une série de mini-attentats ont secoué Athènes dans la nuit de vendredi à samedi mais aucun affrontement n’a été signalé en Grèce entre jeunes et forces de l’ordre après sept jours de violences urbaines qui ont bouleversé le pays.
Ces attentats qui n’ont pas été revendiqués ont visé cinq banques et un bureau local du
parti conservateur au pouvoir Nouvelle Démocratie (ND) dans deux quartiers de la capitale.
Ils n’ont pas fait de victime mais seulement provoqué des dégâts matériels et des départ d’incendies rapidement maîtrisés par les pompiers.
Les succursales de la banque nationale Grèce (BNG), la première du pays, et des banques Agricole, Générale, et Citibank ont été visées.
Un supermarché et une boutique de ventes des produits de l’Office des télécommunications (OTE) qui jouxtaient deux des banques touchées ont aussi subi des dégâts.
Ces attentats ont été menés à l’aide de petites cartouches de gaz comme c’est souvent le cas à Athènes.
Deux voitures ont été incendiées dans deux quartiers de la capitale, à Guizi et Exarchia, le centre contestataire d’Athènes.
A Athènes, plus de deux cents personnes, étudiants et travailleurs qui occupent la Faculté de Droit de la capitale se sont rassemblées dans le calme aux abords de l’établissement.
Quelques heures auparavant, deux manifestations à l’appel des syndicats des élèves, des professeurs et des étudiants, avaient réuni 4.000 personnes à Athènes et 800 à Salonique.
De brefs heurts entre policiers et jeunes avaient eu lieu lors de la manifestation à Athènes.
Sur le plan politique, le Premier ministre Costas Caramanlis, mis à mal par la crise, a exclu vendredi de se retirer ou d’organiser des élections législatives anticipées.
«Comme je l’ai dit dans le passé, il est trop tôt pour que je prenne ma retraite», a-t-il dit à des journalistes en marge d’une réunion à Bruxelles des chefs d’Etat et de gouvernement européens.
13 décembre 2008
www.liberation.fr/monde/0101305289-athenes-secoue-par-une-serie-de-mini-attentats MERRY CRISIS AND A HAPPY NEW FEAR ! https://www.youtube.com/watch?v=0Hu6R7hvJ6w&eurl=http://bellaciao.org/fr/spip.php?article76590&feature=player_embedded Les manifestations lycéennes visent le gouvernement de Karamanlis 20 décembre 2008
www.wsws.org/francais/News/2008/dec08/grec-d22.shtml Le 16 décembre plusieurs dizaines d’étudiants ont investi les studios de la chaîne publique NET, interrompant les diffusions. Ils sont apparus à l’écran sans dire un mot, tenant une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Arrêtez de regarder, sortez dans la rue".
NET diffusait à ce moment-là un discours du premier ministre, Costas Caramanlis, devant le Parlement.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article76432 «
Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça qu'ils ont peur. »
jeudi 11 décembre 2008
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article75929 Interview d’un Grec sur la révolte populaire actuelle 19 décembre 2008
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article76443