Pour un salaire maximumAvec la crise économique a surgi le débat sur le salaire maximum qui aurait été jugé totalement ringard voici encore quelques mois.
Pourtant, cette proposition est de bon sens. Elle est même un symbole indispensable si les dirigeants veulent montrer qu’ils ont compris quelque chose au marasme actuel et qu’ils ne souhaitent pas que tout revienne « comme avant ».
Le salaire maximum, ou mieux, la rémunération maximale, intégrant bonus et primes, est presque une nécessité : le salarié le mieux payé d’une entreprise vit dans la même société que celui qui est le plus mal payé. Si le premier gagne, comme c’est le cas aujourd’hui, 300 ou 400 fois, voire 5 ou 600 fois plus que le second, il n’a aucune chance de comprendre son univers et donc de prendre des décisions raisonnables qui le concernent.
Conscient du problème, l’écrivain George Orwell avait proposé que le salaire du chef d’entreprise ne puisse jamais être plus de dix fois celui de l’ouvrier le plus mal payé.
Pour Henry Ford, qui avait deviné qu'il vaudrait mieux fabriquer des 2 CV que des Jaguar, la bonne proportion était 40 fois.
Dans la France de 2009, cela représente environ 500 000 euros de rémunération annuelle, ce qui est déjà une somme motivante.
Le plafond pourrait être instauré par la loi ou par une mesure fiscale comme aux Etats-Unis, taxant à 80 ou 90% les revenus au-delà d’un certain niveau. Bref, la méthode se discute, mais le principe doit s’imposer au législateur le plus vite possible.
Pétition de l'hebdomadaire MarianneA l'attention du président de la République, Nicolas Sarkozy
Premiers signataires : Samir Amin (économiste), Philippe Cohen (journaliste), Eric Conan (journaliste), Laurent Cordonnier (économiste), Liêm Hoang-Ngoc (économiste), Frédéric Lordon (économiste), Bernard Maris (économiste), Hervé Nathan (journaliste), Dominique Pilhon (économiste), Christophe Ramaux (économiste), Gilles Raveaud (économiste), Bertrand Rothé (économiste), Maurice Szafran (journaliste), Jacques Sapir (économiste), Henri Sterdyniak (économiste), Bruno Tinel (économiste), Michel Le Net (président d'honneur du Cercle d'Ethique des Affaires), Guillaume Duval (journaliste).
Soutenus par : Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Glavany, Marie-Noëlle Lienemann, Jean-Luc Mélenchon, Alain Liepietz.
www.marianne2.fr/Un-Appel-pour-le-salaire-maximum_a179349.html Les patrons et leur ami de l'Elysée ne sont pas contents du tout et veulent se venger.
Après avoir refilé leur argent aux banquiers...
Naboléon voudrait que les Français travaillent durant leur congé-maladieMalgré le rejet en commission de son amendement visant à permettre aux salariés, via le télétravail, à poursuivre leur activité professionnelle pendant leur congé maladie, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP entend représenter cette modification du droit du travail.
La disposition de M. Lefebvre intervient dans le cadre de la discussion sur la proposition de loi UMP sur le prêt de main d'oeuvre entre entreprises, qui a débuté lundi soir à l'Assemblée nationale. Le texte de M. Poisson vise à assouplir les règles de prêt de main d'oeuvre, au nom des "chances de l'emploi".
http://fr.news.yahoo.com/78/20090526/tbs-droit-du-travail-lefebvre-insiste-po-1c2b832.html Le retour de la lutte des classes
Lagardère fait feu de tous ses journaux Dimanche, le
JDD ouvre le feu. Le journal se met à faire la pédagogie de la déflation, comme hier il faisait la pédagogie du modèle libéral.
« Cadres, vos salaires vont baisser ». C’est inéluctable et ça a commencé. Au comptoir, au retour du marché vous pourrez lire que « Le « tabou » des baisses de salaires tombe », comme hier celui de la nation protectrice. Vous êtes de plus en plus isolé. Les Chinois nous concurrencent. C’est la loi du marché. On ne peut rien faire. La thématique change mais pas le vocabulaire. En revanche le tabou d’un revenu maximum en France ne tombe pas. Comme à chaque fois les journalistes informent. Cette fois ils oublient de citer des ouvriers de Continental qui avaient accepté non pas une baisse des salaires, mais de revenir sur les 35 heures pour maintenir l’emploi. On connaît la suite. A bon entendeur salut.
Le mercredi 20 au petit matin les quelques usagers du métro qui ont pu s’assoir, pouvaient lire
Direct Matin. Ils se sont sentis moins seuls.
Les riches aussi vivent des moments difficiles. Les titres se succèdent « l’hôtellerie de luxe à la peine », « Roland Garros : l’arène mythique parisienne à la recherche d’un toit ». Ils se sentent moins seuls les 3,4 millions de français qui gagnent le Smic, il y aurait aussi des SDF parmi les contribuables soumis à l’ISF.
Le soir, sur
Direct Soir, c’est Philippe Labro qui grogne à l’oreille des mêmes usagers. Il faut culpabiliser le salarié, il y a
trop de ponts au mois de Mai. Notre « écrivain, journaliste, réalisateur » avait sûrement envie de développer une nouvelle activité. Le voilà porte-parole du Medef. Nous espérons pour lui qu’il est convenablement rémunéré.
Arnault n’est pas en resteLes Échos devaient aussi monter au créneau. Arnault est le patron le plus riche de France. Alors il attaque :
les Français ne travaillent pas assez. « Le sous travail, un fléau qui gangrène la société française ». Le consultant interrogé ne fait pas dans la dentelle : « certains salariés travaillent à peine le quart de la durée légale du travail. Voire moins dans certaines entreprises que j’ai observées ». C’est génial. Sauf que cinq lignes plus bas notre consultant laisse deviner ses motivations, « il est beaucoup plus facile de dénoncer les rémunérations de quelques PDG ! En France, nous avons l’indignation sélective… ». Voilà, au moins, c’est dit, on sait pour qui il roule, notre expert.
Pour une fois Dassaut et son Figaro s’en sortent bienPlutôt que les déclarations de consultants appointés par les grandes entreprises ou les propos lénifiants des patrons de presse, notre confrère fait appel à une étude scientifique anglaise : «
Alzheimer : retarder le départ à la retraite réduit le risque ». Il fallait oser. C’est pour le bien des salariés que le Medef tente de rallonger la durée d’activité des salariés. C’est aussi pour le bien des actionnaires que les patrons se gavent.
Il y a quelques mois l’homme le plus riche du monde, Warren Buffet, affirmait : « La lutte des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de la remporter ». Est-il toujours aussi sûr de son fait ?
Bertrand Rothé
www.bakchich.info/Le-retour-de-la-lutte-des-classes,07810.html Sauvons les riches !On vous déconseille le Bristol !Pour entamer sa «tournée des grands ducs», le collectif
Sauvons les riches avait promis d’aller toucher du doigt le pain quotidien des rupins. Rendez-vous fut donc donné vendredi sur les Champs-Élysées, à la sortie du métro Franklin Delano Roosevelt, en hommage au président américain qui avait su sortir les Etats-Unis de la crise de 1929 et diminuer drastiquement les inégalités en instaurant un
salaire maximal en 1942. Comme quoi un vieil homme en fauteuil roulant peut se révéler beaucoup plus punchy qu’un roquet faisant un semblant de footing moulé dans un T-shirt NYPD.
... au Bristol, sympathique boui-boui à deux pas de l’Elysée, où il se murmure que le gratin de la pensée parisienne, de Nico et Carla à François Pérol, vient manger un morceau de temps à autre.
Voilà bien l’endroit idéal pour convaincre les riches anonymes qu’il est temps de revenir sur leur mode de vie prédateur et finalement tellement triste, en se faisant eux-mêmes les promoteurs de la proposition d’Europe-Ecologie : limiter les revenus à 40 fois le revenu médian. [...]
Nous avons découvert avec étonnement que la haute bourgeoisie était prête à défendre ses privilèges avec violence, même devant un parterre de caméras.
Des images :
http://videos.nouvelobs.com/video/iLyROoafMg2v.html
www.dailymotion.com/video/x9d3ye_sauvons-les-riches-se-fait-jeter-du_news Suite des aventures : la Fête des voisins dans un quartier huppé de la capitale, mardi prochain, 18h métro Michel-Ange Auteuil…
Manuel Domergue
http://sauvonslesriches.blogs.liberation.fr/2009/2009/05/sauvons-les-riches-vous-d%C3%A9conseille-le-bristol-.html
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2008/11/29/les-etats-unis-instaurent-un-revenu-maximum-pour-sortir-de-la-crise
www.europeecologie.fr/files/EE_Programme_BD.pdf Gagner à perdre la raison
Gagner à perdre la raison
Gagner sans jamais découvrir
Le montant réel de ses fonds
L'endroit où jeter ses millions
Avoir la douleur de partir
Sans avoir joui de son pognon.
Caviar, Rolex, vacances de roi
Toute la solitude du monde
C'est dans le portefeuille qu'elle croît
Par lui que le coeur devient froid
Alors que monte un vent de fronde
Gagner à perdre la raison
Gagner sans jamais découvrir
Le montant réel de ses fonds
L'endroit où jeter ses millions
Avoir la douleur de partir
Sans avoir joui de son pognon.
Ah, pauvre patron qu'on agresse
Pour son coffre toujours fermé
Même quand les salaires s'affaissent
Lui qu'on insulte, qui dégraisse
Avant de délocaliser.
Gagner à perdre la raison
Gagner sans jamais découvrir
Le montant réel de ses fonds
L'endroit où jeter ses millions
Avoir la douleur de partir
Sans avoir joui de son pognon.