Le récit du « jour de la Victoire » des Russes
(ou l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale rarement évoquée en Occident)Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Montréal, Michael Jabara Carley raconte ici le rôle de l’Union soviétique contre le nazisme. Puis il analyse la manière dont cette histoire a été volontairement déformée par les Anglo-Saxons et est malhonnêtement enseignée dans le monde occidental. [Extraits]
Chaque année, le 9 mai, la Fédération de Russie commémore un événement historique majeur : le jour de la Victoire. Ce même jour de l’année 1945, le maréchal Georgy Konstantinovich
Youkov, commandant du 1er front biélorusse, qui avait pris d’assaut Berlin, recevait l’acte de reddition inconditionnelle des Allemands. Au final, la Grande Guerre patriotique aura duré 1418 jours, d’un niveau inimaginable de violence, de destruction et de brutalité. De Stalingrad et du Caucase septentrional en passant par le Nord-Ouest de la périphérie de Moscou aux frontières occidentales de l’Union Soviétique, à Sébastopol au sud et jusqu’à Léningrad et la frontière finnoise au nord : le pays a été ravagé. On estime à 17 millions les pertes civiles — hommes, femmes et enfants — bien qu’il soit impossible de déterminer le chiffre exact. De nombreuses villes et villages ont été détruits ; des familles entières ont disparues sans personne pour se souvenir de leurs membres ou les regretter.
Plus de dix millions de soldats russes ont péri dans les combats visant à repousser le terrible envahisseur nazi et dans l’offensive finale conduisant à l’occupation de Berlin à la fin d’avril 1945.
La Grande Guerre patriotique a débuté le
22 juin 1940 à 3h30 du matin, quand la
Wehrmacht a envahi l’Union Soviétique sur le front qui s’étend de la mer Baltique à la mer Noire avec 3,2 millions de soldats, répartis en 150 divisions, accompagnés par 3.350 tanks, 7.184 pièces d’artillerie, 600.000 camions et 2.000 avions de guerre. Les armées finnoises, italiennes, roumaines, hongroises, espagnoles, et slovaques, entre autres, ont rejoint l’armée allemande. Le Haut Commandement allemand a estimé que l’opération «
Barberousse » aboutirait à la capitulation de l’Union Soviétique dans un délai de 4 à 6 semaines.
La Pologne avait été balayée en quelques jours. La tentative franco-anglaise visant à défendre la Norvège avait été un fiasco. Quand la Wehrmacht a attaqué à l’ouest, la Belgique se hâta de quitter la zone de combat. La France a rendu les armes en quelques semaines. L’armée britannique a été éconduite de Dunkerque, nue, sans armes ni véhicules. Au printemps 1941, La Yougoslavie et la Grèce ont été éliminé à moindre coût pour les Allemands.
Mais contrairement à la Pologne ou à la France, l’Union Soviétique ne s’est pas rendue au bout de 4 à 6 semaines. Les pertes au sein de l’Armée Rouge ont été colossales, deux millions de soldats morts au bout de 3 mois et demi de combat.
Sur les traces de la Wehrmacht, les escadrons de la mort
SS (Einsatzgruppen) éliminaient les Juifs, les Tziganes, les communistes, les prisonniers de guerre soviétiques ou n’importe quel individu se trouvant sur leur chemin. Ils ont bénéficié de l’assistance de collaborateurs nazis, baltes et ukrainiens, pour ces crimes de masse.
L’opinion publique comprit qu’Hitler avait mis là le pied dans un bourbier ; aucune commune mesure avec la campagne de France. Bien que la résistance soviétique bénéficiât du soutien du citoyen anglais, le gouvernement britannique, lui, ne fut pratiquement d’aucune aide. Certains membres de l’exécutif étaient même réticents à considérer l’Union Soviétique comme un allié.
Churchill a interdit à la BBC de diffuser le dimanche soir, l’hymne national soviétique, l’Internationale, en compagnie des autres hymnes alliées.
Finalement, aux portes de Moscou, en
décembre 1941, l’Armée Rouge, sous le commandement de Gueorgui Joukov repoussa une Wehrmacht épuisée, environ trois cents kilomètres plus au sud. Le mythe de l’invincibilité nazie volait en éclat.
À Londres, Churchill accepta, à contrecœur, de laisser jouer l’hymne soviétique par la BBC.
Stalingrad fut le Verdun de la Seconde Guerre mondiale. [...] À la fin de la campagne hivernale de 1943, du côté de l’Axe, les pertes se démultipliaient
Franklin Roosevelt, reconnut que le conflit venait de basculer : la dernière heure de la grande Allemagne avait sonné.
Les femmes ont combattu aux côtés des hommes en tant que snipers, armurières, conductrice de tanks, pilotes, infirmières, dans les mouvements de résistance. Elles ont aussi apporté de l’aide aux armées postées en Russie. [...]
Pendant ce temps, les alliés occidentaux attaquèrent l’
Italie. Staline a longtemps exigé un second front en France, mais Churchill s’y opposa. Il voulait attaquer l’Axe en son point faible, non pas pour aider l’Armée Rouge, mais pour contrecarrer son avancée dans les Balkans. L’idée était de traverser rapidement le nord de la péninsule italienne, puis les Balkans, afin de de stopper la progression de l’Armée Rouge. Cependant, Berlin se trouvait au nord-nord est. Le plan de Churchill était un fiasco ; les Alliés occidentaux ne sont pas entrés dans Rome avant juin 1944.
Quand le conflit prit fin en
mai 1945, il s’avéra que l’Armée Rouge avait été responsable de 80 % des pertes de la Wehrmacht et plus si on considère la période qui précède le débarquement en Normandie.
À peine la guerre fut-elle terminée que le Royaume-Uni et les États-Unis commencèrent à envisager une autre guerre, cette fois contre l’Union Soviétique. En mai 1945, le haut commandement britannique élabore le
plan « unthinkable » (impensable), une offensive top-secrète, avec le renfort des prisonniers de guerre allemands, contre l’Armée Rouge. Les salauds ! Les ingrats ! En septembre 1945, les États-uniens envisagèrent l’utilisation de 204 bombes atomiques afin de rayer l’Union Soviétique de la carte.
La Grande Alliance n’était qu’une trêve au milieu de la
guerre Froide, qui avait pour origine la prise du pouvoir par les Bolcheviks en novembre 1917 ; cette dernière redevenait d’actualité en 1945, maintenant le conflit terminé.
Déjà en décembre 1939, les Britanniques prévoyaient de publier un
livre blanc attribuant la responsabilité de l’échec des négociations (printemps-été 1939) à Moscou en vue d’une alliance entre Anglais, Français et Soviétiques.
En 1948, Le département d’État états-unien a diffusé une série de documents attribuant la responsabilité de la Seconde Guerre mondiale à Hitler et Staline.
Qui n’a pas vu un de ces
films hollywoodiens dans lesquels le débarquement en Normandie est présenté comme un tournant de la guerre ?
Puis, il y a les films qui présentent la campagne de bombardement de l’Allemagne par les alliés comme le facteur décisif dans la victoire de ces derniers. Dans les films hollywoodiens sur la Seconde Guerre mondiale, l’Armée Rouge est invisible. C’est comme si les États-uniens (et les Britanniques) se couronnaient de lauriers qu’ils ne méritaient pas.
J’aime poser cette question à mes étudiants lorsque l’on aborde la Seconde Guerre mondiale :
qui a entendu parler de l’opération Overlord ? Tout le monde lève le main. Puis je demande :
qui a entendu parler de l’opération Bagration ? Quasiment personne ne se manifeste. Je demande, facétieux, qui a gagné la guerre contre l’Allemagne nazie et la réponse est évidemment : « les Américains ». Seuls quelques étudiants, en général ceux qui ont eu d’autres cours avec moi, répondent : l’Union Soviétique.
Difficile pour la vérité de se frayer un chemin vers la lumière dans un monde occidental où les «
fakes news » (mensonges) sont la norme. L’OSCE (l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et le Parlement européen attribuent la responsabilité de la guerre à l’Union Soviétique, sous-entendant la Russie et le président Vladimir Poutine.
Hitler est quasiment omis dans ce tohu-bohu d’accusations sans fondements. [...]
11 mai 2018
http://www.voltairenet.org/article201111.htmlLa Russie célèbre le 9 Mai, jour de la victoire. 26 millions de morts dont 18 millions de civils
http://www.actioncommuniste.fr/article-la-russie-celebre-le-9-mai-jour-de-la-victoire-26-millions-de-morts-dont-18-millions-de-civils-q-123575421.htmlSergeï Pyatakov / RIA Novosti Macron absent, comme Hollande avant lui, c'est le leader de la France insoumise qui a participé au "
défilé des immortels", commémorant les soldats morts ou qui ont servi au sein de l'Armée rouge au cours de la Seconde Guerre mondiale.
"Rompre avec l'atmosphère de Guerre Froide"
"Je veux montrer par moi-même la nécessité de rompre l'atmosphère de Guerre Froide qui a été rétablie par les idéologues qui sont dans la mouvance atlantiste et nord-américaine".
"Nous allons au-devant de très grandes violences entre l'Iran, Israël, l'Arabie saoudite, la Turquie, dans cette région du monde, et comme certains de ces pays ont des frontières communes avec la Russie, il est important qu'on manifeste que le monde entier n'est pas en noir et blanc", a analysé Jean-Luc Mélenchon. "Les Russes sont des amis, les Russes sont des partenaires, bien sûr on a avec eux des tas de discussions à avoir mais il ne faut jamais perdre ça de vue", a-t-il plaidé.
http://www.rtl.fr/actu/politique/jean-luc-melenchon-se-rendra-en-russie-le-9-mai-pour-des-commemorations-7793266276Le ruban de Saint-Georges © Sputnik. Evgenia NovozheninaRégiment immortel : un hommage massif aux combattants de la Seconde Guerre mondialehttps://fr.rbth.com/multimedia/pictures/2017/05/10/regiment-immortel-un-hommage-massif-aux-combattants-de-la-seconde-guerre-mondiale_760206La Russie, qui a payé le plus lourd tribut humain pour vaincre l'Allemagne nazie, célèbrait le 9 mai 2018 le 73e anniversaire de la victoire de l'Union soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale par un grand défilé militaire.
https://francais.rt.com/international/50505-jour-victoire-russie-celebre-73e-anniversaire-victoire-urss-nazismeLe Jour de la Victoire en Russie en six points clésSi les Européens, dont les Français, commémorent la fin des combats contre l'Allemagne nazie le 8 mai, la Russie de Kaliningrad à l'Extrême-Orient organise les célébrations le jour suivant. En cause, le décalage horaire. La capitulation allemande a été signée à Berlin le 8 mai 1945 peu avant minuit (à 23h01 exactement). À l'heure de Moscou, c'était déjà le 9 mai.
https://fr.sputniknews.com/russie/201805081036279499-russie-jour-victoire/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_de_la_Victoire_(9_mai)