Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés.Le Petit Courrier du 2 août 1914In memoriam 1914-1918 : quatre années de presse aux ordresQuand la presse se vautrait dans les bras des généraux.
Puisque l’on commémore à tout crin la Grande guerre, et que la gent médiatique dominante verse dans un mélange lénifiant de patriotisme et de pacifisme, il n’est peut-être pas inutile de rappeler ce que fut l’attitude de la presse de l’époque. Avec un bel unanimisme – à de rares exceptions près (comme le
Canard enchaîné, créé en 1915 pour protester contre le conformisme des autres journaux [1]) – cette presse s’est empressée de s’associer à la propagande de l’État en guerre.
Quelques exemples méritent d’être rappelés :
- «
Leur artillerie lourde est comme eux, elle n’est que bluff. Leurs projectiles ont très peu d’efficacité... et tous les éclats... vous font simplement des bleus. » (
Le Matin, Lettre du front, 15 septembre 1914)
[...]
Un mot fait fortune, celui de « bobard », ancêtre de nos « fake news », pour désigner les informations falsifiées des armées et du gouvernement servies par les journaux.
On parle beaucoup de la crise de la presse écrite en invoquant la concurrence d’Internet et la perte des recettes publicitaires des journaux. Certes, mais l’argument est un peu court... Soumise aux forces sociales, étatiques et militaires pendant les guerres mondiales, et capitalistes en dehors de ces périodes de crise, la presse échoue à être le garant de la démocratie qu’elle prétend être, ce qui n’échappe pas aux publics et à certains journalistes qui, hier comme aujourd’hui, s’en défient et contestent son magistère.
Jean Pérès
14 nov. 2018
https://www.acrimed.org/In-memoriam-1914-1918-quatre-annees-de-presse-auxL'effort de guerre mobilise toute la sociétéLa Presse pendant la Grande guerre 1914-1918Août-décembre 1914, une presse très patriotique
- Elle soutient le gouvernement.
- Dévalorise l'ennemi : augmente son nombre de morts, ses défaites. Le présente comme un barbare.
- Minimise les défaites françaises.
Il ne faut pas hésiter à « donner un système d'informations inexactes et retardées », dit Paul Meunier, député de Bar-sur-Seine.
http://www.cndp.fr/crdp-reims/fileadmin/Images/cddp10/Jocelyne/La_Presse_pendant_la_guerre_de_1914_1918.pdfFrance 3 a mitonné hier 28 novembre un graphique, à partir des chiffres du ministère de l'Intérieur, pour montrer aux téléspectateurs que la mobilisation des Gilets jaunes est en déclin depuis le 17 novembre (voir à partir de 06:30).
https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-3/19-20/jt-de-19-20-du-mercredi-28-novembre-2018_3023831.htmlComment un journaliste de BFM-TV a failli mourir (de peur) à ToulouseJean-Wilfrid Forquès, journaliste toulousain de BFM-TV, a été pris verbalement à partie samedi par des gilets jaunes à Toulouse. Il avait pourtant bien camouflé le logo du micro de BFM-TV sous une
bonnette noire, mais, dit-il, «
à Toulouse, je suis identifié ».
Premières constatations : ce journaliste est obligé de camoufler le logo du micro de BFM-TV (tiens, pourquoi ?) et le fait qu’il soit connu le met en danger (tiens, pourquoi ?).
Il a porté plainte pour « tentative d’agression ». Il s’est confié à
France Infaux : «
Pendant de longues minutes, ils ont crié BFM collabo, BFM collabo (1). » [...]
EN COMPLÉMENT : cette vidéo hallucinante où un journaliste de BFM-TV enfume sans honte :
https://twitter.com/santiarnaud/status/1066599250409254913 Mais il ne faut pas le dire, sinon c’est une agression contre la liberté de la presse.
Théophraste R.
Dimanche 25 nov 2018
https://www.legrandsoir.info/comment-un-journaliste-de-bfm-tv-a-failli-mourir-de-peur-a-toulouse.html Les Français de 2018 sont toujours en guerre contre le grand capital et ses suppôts. Et le
Canard enchaîné est passé à l'ennemi.