Tibet/Chine : le point de vue de Jean-Luc Mélenchon JE NE SUIS PAS D’ACCORD AVEC LE BOYCOTT DES JEUX DE PEKIN ET LA PROPAGANDE ANTI CHINOISE Extraits Pour moi il flotte un relent nauséabond de racisme sur cette marmite !
J’exprime les plus nettes réserve à propos de l’action politique de monsieur Robert Ménard, principal organisateur des manifestations anti-chinoises.
Robert Ménard est un défenseur des droits de l’homme à géométrie variable. A-t-il mené une seule action, même ultra symbolique, quand les Etats-Unis d’Amérique ont légalisé la torture ? A-t-il mené une seule action pour que les détenus de Guantanamo soient assistés d’avocat ? Robert Menard a un comportement qui soulève des questions sérieuses au sujet des motivations de son action.
LE TIBET, UN REGIME THEOCRATIQUE EST INDEFENDABLEA propos du Tibet.
Le Tibet est chinois depuis le quatorzième siècle. Lhassa était sous autorité chinoise puis mandchoue avant que Besançon ou Dôle soient sous l’autorité des rois de France. Parler « d’invasion » en 1959 pour qualifier un évènement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. Dit-on que la France a « envahi » la Vendée quand les armées de notre République y sont entrées contre les insurgés royalistes du cru ? Le Dalaï-Lama et les autres seigneurs tibétains ont accepté tout ce que la Chine communiste leur proposait et offrait, comme par exemple le poste de vice-président de l’Assemblée Populaire que « sa sainteté » a occupé sans rechigner. Cela jusqu’au jour de 1956 où le régime communiste a décidé d’abolir le servage au Tibet et régions limitrophes.
Dans une négation des traditions, que j’approuve entièrement, les communistes ont abrogé les
codes qui classaient la population en trois catégories et neuf classes dont le prix de la vie était précisé, codes qui donnaient aux propriétaires de serfs et d’esclaves le droit de vie, de mort et de tortures sur eux. On n’évoque pas le
statut des femmes sous ce régime là. Mais il est possible de se renseigner si l’on a le cœur bien accroché. L’autorité communiste a mis fin aux luttes violentes entre chefs locaux du prétendu paradis de la non-violence ainsi qu’aux divers châtiments sanglants que les moines infligeaient à ceux qui contrevenaient aux règles religieuses dont ils étaient les gardiens.
La version tibétaine de la
Charia a pris fin avec les communistes. La révolte de 1959 fut préparée, armée, entretenue et financée par les
USA dans le cadre de la guerre froide. Voila ce qu’il en est des traditions charmantes du régime du Dalaï-Lama avant les communistes et l’horrible « invasion » qui y a mis fin. Depuis la
scolarisation des enfants du Tibet concerne 81% d’entre eux là où il n’y en avait que 2% au temps bénis des traditions. Et l’
espérance de vie dans l’enfer chinois contemporain prolonge la vie des esclaves de cette vallée de larmes de 35, 5 à 67 ans. En foi de quoi l’anéantissement des tibétains se manifeste par le doublement de la population tibétaine depuis 1959 faisant passer celle-ci de un million à deux millions et demi. Pour tout cela, la situation mérite mieux, davantage de circonspection, plus de respect pour les Chinois que les clichés ridicules que colportent des gens qui ne voudraient ni pour eux, ni pour leur compagne ni pour leurs enfants d’un régime aussi lamentable que celui du roi des moines bouddhistes du Tibet.
A l’heure actuelle je n’éprouve aucune sympathie pour « le gouvernement en exil du Tibet » dont
sa sainteté est le décideur ultime sur pratiquement toutes les questions, où siège un nombre de membres de sa famille qu’il est tout à fait inhabituel de trouver dans un gouvernement, même en exil, sans parler de leur présence aux postes clefs de la finance et des affaires de cet exil. Je respecte le droit de sa sainteté de croire ce qu’elle veut et à ses partisans de même. Mais je m’accorde le droit d’être en désaccord total avec l’idée de leur
régime théocratique. Je suis également hostile à l’
embrigadement d’enfants dans les monastères. Je suis opposé à l’existence du servage. Je suis laïque partout et pour tous et donc totalement opposé à l’autorité politique des religieux, même de ceux que l’album "Tintin au Tibet" a rendus attendrissants et qui ne l’ont pourtant jamais été. Je désapprouve aussi les prises de position du "roi des moines"
contre l’avortement et les homosexuels. Même non-violentes et entourées de sourires assez séducteurs, ses déclarations sur ces deux sujets sont à mes yeux aussi archaïques que son projet politique théocratique. Je n’ai jamais soutenu l’Ayatollah Khomeiny, même quand j’étais contre le Shah d’Iran. Je ne soutiens pas davantage ni n’encourage le Dalaï-Lama, ni dans sa religion qui ne me concerne pas, ni dans ses prétentions politiques que je désapprouve ni dans ses tentatives sécessionnistes que je condamne. Je demande :
pourquoi pour exercer sa religion et la diriger, le Dalaï-Lama aurait-il besoin d’un Etat ? Un Etat qui pour être constitué demanderait d’amputer la Chine du quart de sa surface ! Son magistère moral et religieux actuel souffre-t-il de n’être assis sur aucune royauté ?
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=585#more-585 Qui pousse les « exilés » tibétains régulièrement de par le monde à intervalles réguliers à manifester contre la Chine. ? Qui a intérêt ??
Il y a des intérêts financiers extérieurs à la Chine et il existe quelques suppositions. Le rapport du taux de change entre le Yuan chinois et le dollar américain n’en serait-il pas une pour faire plier la Chine ?
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article64554