Et si Wall Street adoptait les règles de la finance islamique ? En France, dans un éditorial assez inattendu, Vincent Beaufils, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire français
Challenges, a abordé de front cette question. Alors que le pape Benoît XVI était en visite en France, le journaliste notait qu’au moment où la planète traverse
« une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c’est plutôt le Coran qu’il faut relire que les textes pontificaux ».
Et d’insister :
« Si les banquiers avides de rentabilité sur fonds propres avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n’en serions pas là. » Pour clore son article, Beaufils a loué les banquiers des pays du Golfe
« qui ne transigent pas sur un principe sacré : l’argent ne doit pas produire de l’argent », ce qui, traduit dans la finance moderne, pourrait signifier selon lui :
« Tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié. »lemondediplomatiqueLa finance islamique est-elle une finance alternative ?La finance islamique connait un grand essor. Reposant sur les lois coraniques (chariâa), elle ne trouve, contrairement aux autres préceptes, aucun mal à se faire valoir. Mieux encore, son modèle économique "éthique" (car sans intérêts) semble être très rentable aujourd'hui.
Il s'agit en fait d'une activité bancaire transparente, qui interdit la spéculation et les placements dans des secteurs touchant l'alcool, l'élevage des porcs, les jeux du hasard, les armes, et l'industrie cinématographique. Et qui impose le partage des risques entre les parties contractantes.
paperblogEvolution de la couverture géographique des fonds islamiquesSous la dénomination de « Riba », la pratique de l'intérêt usuraire est prohibé en islam.
Plus que le montant du taux, c'est le principe de l'emprunt avec intérêt qui pose problème.
La prohibition de l’intérêt résulte du
verset 275 de la deuxième sourate du Coran : « Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt ».
A cet égard l'islam rappelle l'ancienne tradition chrétienne, intégrée dans la théologie de Saint Thomas d'Aquin qui s'appuyait sur les enseignements d'Aristote selon lequel l'argent ne peut pas produire d'enfants. Le prélèvement d'intérêts est caractérisé comme un moyen injuste, déshonorant et contre nature d'accaparer le bien d'autrui.
Les principes sur lesquels repose la finance islamique comprennent l'interdiction de l'intérêt usuraire, le partage des pertes et des profits entre l'entrepreneur et l'investisseur, l'adossement de toute transaction à un actif tangible - ce qui garantit la traçabilité des opérations financières -, l'interdiction de toute activité jugée illicite en Islam comme la pornographie, l'armement ou encore l'alcool.
La finance islamique a aujourd'hui plus de trente ans. Elle s'est considérablement développée ces dernières années, et les spécialistes lui prédisent un avenir florissant.
La finance islamique, forte de plus de 800 milliards de dollars ne se restreint plus au Moyen-Orient et autres pays musulmans comme la Malaisie. En fait, une de ses plus grandes places s'appelle
Londres.
L'autorité financière britannique FSA (Financial services authority) a facilité l'intégration de banques islamiques en Grande-Bretagne. En 2004, l’Islamic Bank of Britain a été agréée par les autorités britanniques (voir le site de la Financial Service Authority).
Le système bancaire britannique compte, en 2008, trois banques pleinement islamiques[6] : l’Islamic bank of Britain, l’European Islamic Investment Bank et la Bank of London and Middle East.
Présentation sur France 3Composition moyenne des fonds islamiques et conventionnelsLa finance islamique arrive en FranceEn France, plusieurs études aboutissent au même résultat : la finance islamique est une opportunité à saisir. Les acteurs financiers tardent à se présenter, mais conscient du retard accusé par rapport à leurs voisins britanniques, allemands et suisses, l'État français a décidé de prendre les devants avec un
Master Finance islamique à l'instar des anglais, enseigné l'école de Management de Strasbourg,afin de préparer et former des cadres qualifiés pour ce qui semble être le nouvel eldorado bancaire.
Le Conseil constitutionnel censure la finance islamiqueLe Conseil constitutionnel a censuré mercredi 14 octobre deux articles de la loi sur le financement des PME, dont l'un prévoyait une disposition en faveur de la finance islamique.
Une proposition de loi déposée par la députée UMP Chantal Brunel introduisait par un amendement des principes de la finance islamique en droit français.
Cette disposition sur le régime de la fiducie (transfert temporaire de propriété) devait permettre «aux détenteurs de "sukuk", c'est-à-dire d'obligations conformes au principe de la finance dite islamique, de pouvoir se prévaloir d'un droit de propriété des actifs supports afin d'être en conformité avec les principes éthiques de loi musulmane ou charia», avait déclaré Chantal Brunel en commission.
A la différence des obligations classiques, les "sukuk" sont adossées à un actif tangible et ne paient aucun intérêt, les investisseurs recevant des coupons correspondant à une part des profits dégagés par l'actif sous-jacent.
Un marché de 1000 milliards de dollarsBercy soutenait cette mesure, estimant qu'elle permettrait à la France de rattraper son retard sur la Grande-Bretagne. L'Association de promotion de la place française, Paris Europlace, a annoncé qu'elle ambitionnait de capter 10% du marché de la finance islamique d'ici à 2 020.
Il s'agit d'attirer ces capitaux, qui sont estimés à 1000 milliards de dollars au total avec des perspectives d'évolution rapide. L'objectif est de proposer aux investisseurs du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Est une alternative européenne à la place financière de Londres, première sur ce secteur.
Dans son communiqué, le Conseil constitutionnel souligne que les dispositions relatives a la finance islamique ont été attaquées
«non sur le fond, mais en raison de la procédure suivie au Parlement».
La semaine dernière la Banque de France avait annoncé que, suite aux évolutions législatives annoncées par le gouvernement, une demande d'agrément pour l'ouverture en France d'une succursale de banque islamique avait été déposée.
«Une demi douzaine de contacts ont par ailleurs été pris» par des banques avait par ailleurs annoncé la Banque de France.
www.financeislamiquefrance.fr/ Evolution de la composition des fonds islamiquesLa société Isla-invest Consulting, est la première société française à se spécialiser dans le conseil en investissements financiers et immobiliers selon des normes conformes à l'éthique islamique. Elle a été mise en place par Zoubeir Ben Terdeyet, financier qui a découvert les finances islamiques chez UBS en Suisse. M. Ben Terdeyet est le seul spécialiste français participant à des rendez-vous d'experts internationaux.
Au coeur du dispositif de l'économie islamique se retrouve le souci permanent d'éviter la « Riba ». L'une des banques islamiques les plus prospères a d'ailleurs choisi de se nommer la Noriba bank (banque sans Riba).
Noriba bank www.ubs.com/1/e/dubai.html www.daily-bourse.fr/chronique-la-finance-islamique-est-elle-une-finan-Feed-AOF200910191052535.php Finance islamique: manque de standardisation pénalisant (étude) www.romandie.com/infos/news2/200910071440040AWP.asp LES FINANCES ISLAMIQUES-PARTIE 1 [vidéo]
www.wat.tv/video/finances-islamiques-partie-khib_khi7_.html