Rapport d'information n° 1978
sur l’optimisation de la dépense publique
présenté à l'Assemblée nationale le 14 octobre 2009
par Jean-Luc WARSMANN, député UMPJean-Luc Warsmann est ce rapporteur qui, par la loi «fourre-tout» votée le 12 mai 2009, a empêché la dissolution de l'Église de Scientologie en France.
Voici quelques extraits de son rapport n° 1978.
DEUXIÈME PARTIE : POUR UNE MOBILISATION NATIONALE I. STIMULER LES RECETTES ET OPTIMISER LES DÉPENSES DE L’ÉTATD. UN ÉTAT QUI S’ORGANISE MIEUX ET QUI RÉDUIT LE COÛT DE L’ACTION ADMINISTRATIVE1. Limiter l’inflation normative
repenser dès aujourd’hui l’équilibre coût-sécurité qui sous-tend l’édiction de normes.
assouplir, d’ici le 31 décembre 2010, 1 000 normes
2. Mesurer et réduire la charge administrative pour les entreprises
3. Mutualiser les fonctions support des administrations déconcentrées de l’État au niveau de chaque région
4. Mettre en place une incitation financière à l’assiduité dans la fonction publique
b) Renforcer le contrôle des arrêts de travail
E. INTÉRIEUR, JUSTICE ET IMMIGRATION2. Ministère de la Justiceb) Fusionner la justice de proximité et la justice de première instance
c) Supprimer les transfèrements inutiles de détenus grâce au recours plus systématique à la visioconférence et, chaque fois que possible, à la télémédecine
Mettre fin aux extractions judiciaires inutiles grâce au recours systématique à la visioconférence
Aux termes de l’article D. 57 du code de procédure pénale, les extractions judiciaires sont normalement assurées par les services de gendarmerie ou de police. Ces extractions judiciaires, entendues comme l’exécution par la police et la gendarmerie nationales des réquisitions émises par l’autorité judiciaire aux fins de se faire présenter, dans le cadre d’une activité juridictionnelle, une personne détenue dans un établissement pénitentiaire, mobilisent chaque année un nombre important de militaires et fonctionnaires évalué, selon des données concordantes, à environ 1 270 ETPT, pour 155 000 extractions réalisées en 2008, toutes activités juridictionnelles confondues.
Afin de responsabiliser les magistrats, le conseil de modernisation des politiques publiques a fixé au ministère de la justice pour objectif de réduire de 5 % le nombre des extractions judiciaires (60) en 2009 par rapport à 2008, grâce au recours intensif à la visioconférence. En 2010, le ministère de la justice devra à nouveau atteindre cet objectif de 5 % par rapport aux réquisitions effectuées en 2009.
Parce que la réalisation de cet objectif implique la responsabilisation financière du ministère de la justice à l’égard du ministère de l’intérieur, un mécanisme d’intéressement financier a été mis en place.
En cas de non atteinte, totale ou partielle, de l’objectif de 5 % en 2009, le ministère de la justice devra rembourser le ministère de l’intérieur au prorata des extractions non évitées et donc des ETPT que le second a engagés pour les réaliser. La performance des cours d’appel sera ainsi appréciée au regard du nombre de visioconférences qui ont été réalisées dans le cadre de l’activité juridictionnelle en vue d’éviter des extractions inutiles.
En revanche, si la mobilisation des juridictions permet de dépasser cet objectif de 5 %, le ministre de la justice bénéficiera d’un intéressement financier et disposera à ce titre d’un transfert d’emplois sous forme de crédits de vacataires de la part du ministère de l’intérieur. Ces crédits de vacataires seront affectés aux cours d’appel les plus performantes.
Pour mettre en œuvre ce dispositif, le ministère de la justice a déployé des équipements de visioconférence dans l’ensemble des juridictions ainsi que dans les nouveaux établissements pénitentiaires du programme « 13 200 » (61).
Proposition n° 23 : faire de la visioconférence la règle et des extractions judiciaires l’exception
Afin de limiter les extractions médicales qui peuvent être évitées et de réserver ces dernières aux situations d’urgence ainsi qu’aux hospitalisations indispensables, votre rapporteur propose de densifier la prise en charge sanitaire dans les unités de consultation en soins ambulatoires (UCSA) grâce au recours, chaque fois que cela est possible, à la télémédecine et à la vidéo-consultation. Ainsi, comme le notait M. Nicolas About dans son avis sur le projet de loi pénitentiaire (65), « la télémédecine reste à développer, et notamment dans l’optique d’améliorer les soins en prison en raison de la difficulté des extractions pour consultation à l’hôpital. Ainsi, le coût initial d’investissement dans les dispositifs de télémédecine devrait être rapidement compensé par la réduction rapide des frais liés aux sorties, tant pour l’administration pénitentiaire que pour l’hôpital. » La télémédecine peut prendre une vraie place dans deux cas : la lecture des radios et la transmission des résultats de sérologie d’une part, les consultations à distance (cardiologie, dermatologie…) d’autre part.
Proposition n° 24 : limiter les extractions médicales lorsqu’elles sont manifestement inutiles grâce au recours, chaque fois que possible, à la télémédecine et à la vidéo-consultation
Densifier la prise en charge sanitaire dans les unités de consultation en soins ambulatoires grâce au recours plus intensif à la télémédecine et à la vidéo-consultation, afin de limiter les extractions médicales qui peuvent être évitées. Le coût initial d’investissement dans les dispositifs de télémédecine sera rapidement compensé par la réduction rapide des frais liés aux extractions, tant pour l’administration pénitentiaire que pour l’hôpital. Cela permettrait le recours plus simple à des médecins spécialistes.
3. Ministère de l’Immigration : améliorer l’exécution des mesures d’éloignement et systématiser la visioconférence
La création, au 1er janvier 2008, d’un ministère régalien de plein exercice, en charge de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire répond à une volonté de donner à la France une nouvelle politique en matière d’immigration et d’intégration.
Bien que de création récente, ce nouveau ministère, à l’instar des ministères régaliens, se doit d’être exemplaire dans sa gestion des deniers publics. Avec un budget de 560 millions d’euros en 2010, tant en crédits de paiement qu’en autorisations d’engagement, le poids financier de ce ministère reste certes faible au regard de la dépense totale de l’État, qui s’élèvera l’année prochaine à plus de 258 milliards d’euros. Cela n’exonère cependant pas en retour ce ministère de rationaliser et d’optimiser l’ensemble des moyens que l’État met à sa disposition.
des gisements d’économies peuvent encore être exploités et il convient pour ce faire de mettre en œuvre deux actions fortes : la création d’un ajournement de peine avec injonction de quitter le territoire pour les étrangers en situation irrégulière et la fin des escortes coûteuses des retenus entre les centres de rétention administrative et les salles d’audiences grâce à la systématisation de la visioconférence.
a) Créer un ajournement de peine avec injonction de quitter le territoire français pour les étrangers en situation irrégulière
Il est ressorti des travaux réalisés par la mission que le taux d’exécution des mesures d’éloignement, encore trop faible à ce jour, devait être significativement amélioré. En effet, en 2008, moins d’une mesure d’éloignement sur cinq est exécutée.