Procès AZF. José Bové : «J’attends que Total soit cité à comparaître»Le procès de la catastrophe AZF du 21 septembre 2001 s’ouvrira le 23 février prochainCe jour là, José Bové, candidat du sud ouest de la liste "Europe Ecologie" aux élections européennes politisera les débats. En effet, il donnera une conférence de presse à quelques centaines de mètres du tribunal. Entretien.
Libé Toulouse : Pourquoi venez-vous à Toulouse le jour de l’ouverture du procès AZF ?
José Bové : D’abord nous sommes solidaires des victimes d’AZF. Ensuite, nous venons dire que ce qui s’est passé le 21 septembre 2001 peut toujours se reproduire. Malgré cette catastrophe, rien n’a changé en France et en Europe. Sur Toulouse, il y a toujours trois sites classés «Seveso», des dépôts de carburant et de produits chimiques, sur lesquels rien n’a été fait du point de vue de la sécurité. Malgré leurs promesses sur le mode «plus jamais ça», les pouvoirs publics n’ont rien fait non plus sur le transport de produits dangereux en milieu urbain. De véritables bombes à retardement sur rails traversent toujours les gares de ce pays.
Libé Toulouse : Quelles sont, selon vous, les décisions qu’il faut prendre ?
José Bové : Il faut mettre en place une règlementation européenne avec des règles et une législation contraignante pour tout le monde sur ce type de site. Il faut aussi reconsidérer les plans d’urbanisme. On ne peut plus maintenir des sites comme AZF à proximité des populations. Aujourd’hui, lorsque les centres urbains s’agrandissent et se rapprochent des pôles chimiques, ce sont les habitants qui doivent s’adapter et non l’inverse. C’est n’importe quoi ! Enfin, il est temps de s’interroger sur le type d’industrie que l’on développe. AZF, cela veut dire Azote fertilisant. C’est un projet lié à une forme d’agriculture industrielle pas forcément respectueuse de l’environnement et de la protection des gens.
Libé Toulouse : Qu’attendez vous du procès AZF ?
José Bové : J’attends que Total soit cité à comparaitre le 23 février prochain. Il est scandaleux que seule sa filiale «Grande Paroisse » et son ancien directeur soient sur le banc des accusés ! Le grand risque c’est de voir les lampistes payer tandis que les responsables moraux s’en sortent. Le fait que Total ait payé 2 milliards d’euros de dommages ne suffit pas. C’est insupportable, d’autant plus que l’entreprise s’était dédouanée de la sécurité du site en la sous-traitant à l’extérieur. Résultat : ce sont les ouvriers qui bien souvent habitent à proximité des sites, qui se retrouvent en première ligne pour assumer les responsabilités face au reste de la population et à la justice.
Propos recueillis par Jean-Manuel Escarnot
www.libetoulouse.fr/2007/2009/02/procs-azf-jos-b.html
http://blog.couleurs-eternite.com/index.php/2006/09/21/83-mon-21-septembre-2001 La catastrophe de l'usine AZF de Toulouse Elle est due à l'explosion d'un stock de nitrate d'ammonium, qui a entraîné la mort de 30 personnes, environ 2500 blessés -dont une trentaine dans un état grave-, et de lourds dégâts matériels.
L'usine chimique AZF (AZote Fertilisants) appartenait à la société Grande Paroisse, filiale d'Atofina, qui regroupait depuis la fusion de
Total et d'
Elf-Aquitaine une partie des activités chimiques du groupe Total. Cette usine était située à 5 km du centre de Toulouse
Elle produisait en grande partie des ammonitrates agricoles et en plus petite quantité des nitrates d'ammonium industriels mais aussi de la mélamine, des résines et des produits chlorés tel que l'ATCC et le DCCNA. La fabrication de l'ensemble des produits était issue de la production d'ammoniaque, la synthèse d'ammoniaque réalisé à partir du gaz naturel provenant de Lacq.
Le 21 septembre 2001 un stock d'environ 300 tonnes de nitrate d'ammonium déclassé destiné à la production d'engrais a explosé, creusant un cratère de forme ovale de 70 mètres de long et 40 mètres de largeur, et de 5 à 6 mètres de profondeur. La détonation a été entendue à 80 km de Toulouse. Un séisme de magnitude 3,4 a été enregistré.
Le 3 mai 2007, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse a rejeté toutes les nouvelles demandes d'investigations et mis aussi un
point final aux expertises du Civil, alors que des experts n'avaient pas terminé leurs travaux.
Certains médias, comme le
Figaro et
Valeurs actuelles, qui avançaient d'autres pistes que l'accident, étaient poursuivis en justice et réduits au silence. La thèse officielle de l'accident manque toujours de mécanisme scientifique plausible. Des enquêtes privées explorent des
pistes plus ou moins originales. Les principales sont :
- le terrorisme ou la malveillance
- l'explosion de nappes de gaz (méthanol, hydrazine...)
- un accident dans le réseau EDF (mise à terre d'un transformateur ou d'une ligne HT)
- une expérimentation qui a mal tourné (EMP, drone…)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_l%27usine_AZF_de_Toulouse