Montage. | maxppp Nouveau jour de carence pour le public et le privé
«Responsabiliser les malades» a-t-il un sens ?La déclaration de Laurent Wauquiez, selon lequel l'augmentation du nombre de jours de carence avait pour objectif de «responsabiliser les malades», a suscité un tollé. Il n'aurait dû surprendre personne. Cela fait des années que la «responsabilisation des malades» sert de justification à une politique consistant à
reporter de plus en plus de dépenses de santé vers les malades, ou les complémentaires et les mutuelles. Ainsi, dès 2007, Roselyne Bachelot justifiait la mise en place de franchises sur divers types de dépenses de santé en disant qu'il ne «fallait pas y voir un rationnement des soins, mais une responsabilisation des patients». Cinq ans plus tard, les patients sont plus que jamais «responsabilisés». Mais cela ne suffit manifestement pas : les dépenses de santé continuent d'augmenter […]
Le raisonnement économique derrière cette idée de «responsabilisation» des patients ? L'aléa moral. Si les soins sont très bien remboursés, les gens seraient irrationnels et prêts à dépenser énormément pour réduire les risques les plus dérisoires. […]
Inefficace et injusteProblème : la technique consistant à obliger les patients à mettre la main au portefeuille pour réduire les dépenses de santé inutile est particulièrement injuste et inefficace. Injuste, parce que l'effort est concentré de manière disproportionnée sur les
bas revenus - ceux qui n'ont pas les moyens de payer une complémentaire, qui ne bénéficient pas d'une convention collective prenant en compte les jours de carence.
Mais surtout totalement inefficace, pour plusieurs raisons. Si l'on admet qu'il y a des dépenses de santé utiles et inutiles, faire payer les patients ne garantit pas qu'ils taillent dans les dépenses inutiles.
Une étude de la Rand Corporation, menée dans les années 70, consistant à offrir divers types de plans de remboursement des soins à des patients choisis au hasard, a montré que ceux qui devaient payer plus de leur poche réduisaient bien leurs dépenses totales de santé ; mais cette
réduction touchait à égalité dépenses utiles et inutiles. Les dépenses
préventives, notamment, étaient les premières touchées. Résultat : des patients dont l'affection, traitée à temps, n'aurait pas coûté grand-chose, se retrouvaient dans une
situation bien plus grave, nécessitant des soins coûteux. C'est ce que l'on risque de rencontrer avec l'augmentation du délai de carence : des patients qui devront prendre un arrêt très long parce qu'ils ont renoncé à un arrêt court pour raisons financières.
Rafistolage gouvernemental
Comme le montre un rapport du CEPREMAP de 2009, si les dépenses de santé augmentent, ce n'est pas parce que les Français sont des malades imaginaires trop bien remboursés par la sécurité sociale ; c'est sous
l'effet du progrès technologique en matière médicale. Nous en bénéficions tous, et il peut permettre de mener une vie plus longue en meilleure santé. Ce progrès a un coût, et la part de ce coût qui revient à la collectivité est une question primordiale. Plutôt que se poser cette question, le gouvernement a préféré, depuis des années, des rafistolages qui font payer les patients toujours plus, sans la moindre efficacité ; le jour de carence supplémentaire n'est qu'un avatar de plus de cette politique infructueuse.
La folie, disait Albert Einstein, consiste à répéter sans arrêt la même chose, en espérant des résultats différents*.
www.liberation.fr/politiques/01012372812-responsabiliser-les-malades-a-t-il-un-sensArrêts maladie : vous n'aurez pas l'Alsace et la Moselle !On n'est jamais mieux servi que par son député, et à ce jeu anti-jacobin, les Alsaciens sont vernis. L'instauration d'un quatrième jour de carence pour les arrêts maladie des salariés du privé ne concerne pas les heureux habitants des Bas et Haut-Rhin.
Le droit local d'assurance maladie de l'Alsace-Moselle ne prévoit en effet pas de délai pour les salariés avant de percevoir les indemnités de la Sécurité sociale.
Le député UMP Yves Bur était opposé au projet initial du gouvernement qui voulait baisser les indemnités de 6%, mesure qui aurait touché ses Alsaciens d'électeurs. Il fait partie de ceux qui ont fait plier Xavier Bertrand, le ministre des Affaires sociales, sur la question, et il est celui qui a eu la bonne idée de proposer le quatrième jour de carence. […]
www.rue89.com/2011/11/16/arrets-maladie-vous-naurez-pas-lalsace-et-la-moselle-226611*Sarkozy et ses acolytes n’espèrent pas des résultats différents. Leur motivation officielle a fait la preuve de sa fausseté :
En Alsace-Moselle, la "Sécu" est bénéficiairehttp://ecoetsante2010.free.fr/article.php3?id_article=476Mais Nicolas Sarkozy peut entrevoir que Malakoff Médéric aime la « responsabilisation » des malades, même s’il n’est pas capable de distinguer l’Alsace de l’Allemagne.
www.lepost.fr/article/2011/01/19/2376332_gaffe-de-sarkozy-sur-l-alsace-je-suis-alsacien-ca-m-a-choque.html