Orwelle
Messages : 7341 Date d'inscription : 04/03/2008
| Sujet: Kenya : carburant contre paysans Mer 30 Juin - 22:29 | |
| Jatropha carcus plantsKenya : Carburant contre paysansAu Kenya, comme ailleurs en Afrique, le gouvernement est aujourd’hui partagé entre deux politiques contradictoires : d’un côté, il renforce les droits des communautés à cultiver leurs terres ; de l’autre, il cède aux appétits d’entreprises et Etats qui veulent exploiter ces mêmes parcelles. Ainsi, dans la région côtière de Malindi, le gouvernement vient de confier 50 000 hectares de terres à une entreprise privée qui projette de raser une forêt de 30 000 hectares et d’exploiter les terres des communautés locales. D’après ActionAid Kenya, 20 000 personnes seraient affectées et éventuellement déplacées. Parmi elles, de nombreux paysans dont les productions vivrières nourrissent la population et une communauté indigène, les Wa Sanya, qui vit de la chasse et de la cueillette. Giant KingfisherDes terres louées pour trente trois ansLe projet a été élaboré sans que l’ensemble des consultations prévues par la constitution kenyane n’ait été mené[1]. D’après le document récemment publié par les autorités – sous la pression de la société civile – les terres seront louées durant 33 ans au prix de 2 euros par hectare à la Kenya Jatropha Energy Limited. Cette entreprise appartient à Nuove Iniziative Industriali SRL, société italienne spécialisée dans la production d’énergie électrique à partir de ressources renouvelables, et notamment d’huile de palme qu’elle importe d’Afrique et d’Asie. Dans la région de Malindi, elle doit produire du jatropha, ‘‘plante-miracle’’ supposée avoir des rendements élevés en huile, laquelle sera convertie en agrocarburant. Selon le document rendu public, 30% de l’huile produite au Kenya sera exportée en Italie et 70% servira à la consommation énergétique nationale (le jatropha n’est pas comestible). Toutefois, le projet ne précise ni la manière dont sera transformée cette huile au Kenya (il faut pourtant des infrastructures pour en faire un carburant utilisable), ni les prix auxquels l’entreprise vendra sa production sur le marché kenyan. Mais dans ses déclarations récentes à la presse italienne, l’entreprise annonce que seuls 20% de la production kenyane sera consommée sur place, alors que les 80% restants seront exportés en Italie[2]. De plus, cette production ne bénéficiera pas aux paysans kenyans : selon une étude officielle récente[3], ‘‘le jatropha n’est pas viable économiquement pour les agriculteurs paysans, qu’il soit cultivé en monoculture ou en interculture’’. Les agrocarburants sur la sellettePour l’entreprise italienne, les profits devraient par contre être au rendez-vous car le marché des agrocarburants est en plein essor. Les Etats membres de l’Union Européenne se sont en effet fixé en 2009 un objectif de 10 % d’énergie renouvelable dans le secteur des transports[4]. Le problème est que les agrocarburants entrent dans le calcul de ce pourcentage. Les producteurs qui accaparent des terres pour produire de l’huile de palme, de la canne à sucre ou du jatropha sont donc encouragés à investir. L’Europe justifie ce choix car les agrocarburants permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils sont pourtant aujourd’hui très critiqués, notamment à cause des changements d’affectation des sols qu’ils entraînent dans les pays du Sud : déforestation, retournement de prairies, drainage de tourbières… En comptabilisant les émissions de gaz à effet de serre entraînées par ces opérations, les agrocarburants accélèrent en fait les changements climatiques ! De plus, ils menacent l’accès à la terre et aux ressources naturelles des populations paysannes et indigènes des pays du Sud qui pratiquent une agriculture vivrière de proximité, seule à même de garantir la sécurité alimentaire des populations rurales les plus démunies. La faune de cette régionDepuis plusieurs semaines, les communautés locales, soutenues par les organisations de la société civile kenyane, s’opposent au projet et font valoir auprès du gouvernement leur droit à disposer de leurs terres. Fin mai, les premières consultations publiques ont permis de constater les fortes oppositions de ces communautés et des agences gouvernementales de protection des forêts, qui disent ne pas avoir été consultées. ActionAid Kenya, notre partenaire impliqué dans les négociations avec le gouvernement, fait maintenant appel à la solidarité internationale. Pour défendre la souveraineté alimentaire des communautés de la région de Malindi et empêcher la destruction de la forêt de Dakatcha, écrivez au Ministre de l’environnement et des ressources minérales. [1] La Constitution contient un chapitre intitulé ‘‘Trust land Act’’ (Loi sur la Fiducie foncière) qui traite notamment de la gestion des terres collectives. [2] Cf. Biocarburanti per le luci Ikea, by Marco Magrini, Il Sole 24 Ore. 10 March 2010. [3] Cf. Jatropha Reality Check, A field assessment of the agronomic and economic viability of Jatropha and other oilseed crops in Kenya, World Agroforestry Centre, Kenya Forestry Research Institute, Endelevu Energy, GTZ, Décembre 2009. Cette même étude recommande d’ailleurs à tous les acteurs concernés ‘‘de réévaluer avec précautions leurs activités de promotion du jatropha en tant que source d’énergie prometteuse’’. [4] Journal Officiel de l’Union Européenne, 2009, Directive 2009/28/EC sur la Promotion de l’utilisation d’énergie produite à partir de sources renouvelables, 5 juin 2009. -------------------------------------------------------------------------------- In "Mixed Forest" we found many trees that have been freshly cut for timber and removed.En janvier 2010, les populations de la région de Malindi sont alertées par des fumées inhabituelles émanant de la forêt de Dakatcha. Elles comprennent que des bulldozers ont commencé à raser les arbres : une entreprise étrangère vient d’obtenir l’accord des autorités pour exploiter 50 000 hectares de terres afin de produire du jatropha, une plante dont l’huile sera utilisée comme carburant. Vingt mille personnes pourraient être déplacées et l’équilibre écologique de la région est menacé.
Ce projet est emblématique d’un phénomène global : l’accaparement des terres pour la production d’agrocarburants, dont l’impact sur la faim dans le monde et le climat risque d’être catastrophique. Il est donc essentiel de soutenir les organisations kenyanes qui se mobilisent face à cette situation.COMMENT AGIR ?Sur le site Cette cyber @ction est signable en ligne http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=127
Par courrier électronique C'EST FACILE : A VOUS DE SUIVRE LES 6 ETAPES SUIVANTES :
1- Copiez LE TEXTE À ENVOYER ci-dessous entre les ############ 2- Ouvrez un nouveau message et collez le texte 3- Signez le : prénom, nom, adresse, ville 4- Rajouter l'objet de votre choix, ex. : biofuel plantation project
5- Adressez votre message aux adresses suivantes : psoffice @environment.go.ke cyberacteurs @wanadoo.fr
Mais vérifiez bien que les adresses ne sont pas coupées
Vérifiez aussi que les adresses apparaissent bien
6- Envoyez le message
Par cette action, vous ferez connaître votre opinion au Ministre Kenyan de l'Environnement et des ressources minérales et à Cyber @cteurs pour nous permettre d'évaluer l'impact de cette action.
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Prénom, Nom Profession : Adresse : code postal Localité :
Madam, Sir,
I have been informed by ActionAid Kenya and Peuples Solidaires France of a 50,000 hectares biofuel plantation project in the Malindi region by Kenya Jatropha Energy Limited. The communities whose trust land is at stake were not adequately consulted on this project, as enshrined in the Constitution and laws of the Republic of Kenya. I recognise the government's commitment in increasing forest cover, but note that this project contravenes this goal while also threatening local residents' food security. I therefore urge you to ensure that:
• the lease is revoked,
• a five-year moratorium is adopted on the further development of large-scale biofuel production in Kenya,
• further research be conducted on the industrial monoculture systems, which have negative impacts on local communities,
• the government sets up a global code of investments that gives small-scale farmers a more active voice in policy formulation and implementation, requires environmental and social impact assessments (ESIA) before permitting large-scale biofuel plantations development, and compels companies that invest in biofuel production to make full public disclosure of their plans.
Sincerely yours,
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Traduction du message
Monsieur, J'ai été informé par ActionAid Kenya et Peuples Solidaires France du projet de location de 50.000 hectares de terres dans la région de Malindi par l’entreprise Kenya Jatropha Energy Limited, sans consultation suffisante des communautés présentes sur ces terres comme le prévoit pourtant la Constitution kenyane. Je vous demande de faire en sorte que : • le projet de location soit annulé ; • un moratoire de 5 ans soit adopté sur toute nouvelle production d’agrocarburants à grande échelle ; • une étude soit menée sur les systèmes de monoculture industiels, qui ont des conséquences négatives sur les communautés locales ; • le gouvernement mette en place un code d’investissements qui donne un rôle plus actif aux petits exploitants dans la conception et la mise en œuvre des politiques, impose la réalisation d'études d'impacts social et environnemental en amont de tout projet lié à la production d’agrocarburants à grande échelle • et contraigne les entreprises qui investissent dans ces projets à les rendre publics. --------------------------------------------------------------------------------Le Kenya présenté par David Ngalahttp://davidngala.wildlifedirect.org/tag/nature-kenya/Kenyan Environmentalists oppose biofuel project Written By:Rosalia Omungo, Posted: Mon, Jun 21, 2010www.kbc.co.ke/story.asp?ID=64767 | |
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