Camille Claudel (1864-1943)
Rétrospective de l'oeuvre de la sculptrice au musée Rodin à Paris du 15 avril au 20 juillet 2008 Camille Claudel est la seule sculptrice de sa génération, parmi 231 recensées à Paris, à s’être fait une place au musée d’Orsay. A son époque, les femmes n’avaient accès qu'à des ateliers pour jeunes filles, les femmes n'étant pas admises à l'Ecole des beaux-arts. Elles étaient exclues des expositions et ne recevaient pas de commandes. On niait à leur œuvre toute valeur intellectuelle, attribuant leur activité créatrice à leurs seules émotions. Des questions morales freinaient aussi leur activité: il était impensable, par exemple, qu'elles représentent la nudité du corps.
L'exposition Camille Claudel entend présenter l'oeuvre de l'artiste "en se débarrassant" de tout ce que l'on sait déjà de ses amours, sa folie, ses relations avec son frère l'écrivain Paul Claudel, et "en regardant les oeuvres elles-mêmes", dit à l'AFP une des commissaires Véronique Mattiussi.
"l'exposition, dit-elle, veut "apporter de nouvelles pistes", montrer une artiste "de son temps, influencée par les courants artistiques comme le Japonisme ou l'Art nouveau".
Quelque
90 oeuvres -l'essentiel de sa production- sont présentées dans cette rétrospective. Certaines pièces sont rarement vues ou inédites, issues de collections privées, ou viennent d'être réattribuées à la sculptrice.
Le parcours, chronologique, présente les pièces de jeunesse, les bustes de l'entourage - frère, mère, soeur, servante - de Camille, passionnée de sculpture dès son plus jeune âge. Elle prend alors des cours dans des ateliers pour jeunes filles, les femmes n'ayant pas accès à l'Ecole des beaux-arts.
En 1882, son maître part en Italie et demande à un de ses amis de le remplacer. Il s'appelle Auguste Rodin, a 24 ans de plus que Camille, qu'il intègre deux ans plus tard dans son atelier. Quand elle le rencontre, "Camille Claudel a déjà des oeuvres à lui présenter", influencées par un style italianisant mais qui montrent déjà ses préoccupations, la représentation dans ses portraits de la vie, du temps qui passe.
Elle reprend à son compte la 'théorie des profils' du sculpteur, en sculptant autour du modèle pour ne privilégier aucune face.
En 1892, la sculptrice quitte homme et atelier. "Je travaille maintenant pour moi", écrit Camille. Elle s'attaque à son premier grand sujet,
Sakountala, un couple de 2 m de haut, à
L'Age mûr que l'on voit comme un symbole de sa vie - un homme entre deux femmes - à
Clotho, une vieille femme échevelée.
La valse -groupe de deux danseurs que Debussy, un ami de Camille, gardera sur son piano jusqu'à la fin de sa vie -, est déclinée dans un style Art nouveau.
"Plus elle essaye d'exister, plus on la compare à Rodin", dit la commissaire. Pourtant, ses bustes n'ont plus rien à voir avec Rodin qui crée de plus en plus grand, de plus en plus dépouillé quand elle travaille de petites pièces, comme les
Causeuses.
On sait, d’après ses lettres, qu’elle voulait créer quelque chose de nouveau, « un art qui n’a jamais été connu sur terre ». Elle cherche à rendre l’expression d’états d’âme particuliers, disant chercher « non plus des passions universelles, (mais) un sentiment, un état ou une intention propres à un individu singulier, placé dans une situation elle aussi singulière ».
Après des débuts naturalistes, elle s'est tournée vers le modernisme de Rodin. Mais plus tard, elle veut se démarquer de son maître. A partir de 1894-1895, elle s’intéresse à l’Art nouveau, avec
La Valse et sa dernière version de la
Petite Châtelaine. Elle participe au Salon de l’Art nouveau en 1896.
L’art de Camille Claudel a aussi été influencé par le japonisme, une influence qu’on trouve dans
La Vague, inspirée d’une estampe de Hokusai. Elle s’est encore distinguée en taillant l’onyx, un matériau difficile.
Musée Rodin 79 rue de Varenne
75007 Paris
www.musee-rodin.fr Présentation de quelques oeuvreshttp://www.camilleclaudel.asso.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Claudel Le bronze
La valse a été vendu à la petite nièce de l'artiste en juin 2017.