Adieu Bernard Par Antoine PerraudBernard Haller, né en Suisse en 1933, est mort en Suisse en 2009 (ce vendredi 24 avril). Sa dernière apparition sur nos (petits) écrans remonte à février dernier, dans la série de Marcel Bluwal
À droite toute ! (il y campait durant une minute un académicien français nombriliste et vétilleux de la fin des années 1930).
En 1958, il apparaissait pour la première fois à la télévision française, présenté par Robert Lamoureux qui l'avait repéré dans un cabaret.
Si la Suisse était sa patrie et son tremplin (actionnez impérativement ce lien-ci!), le cabaret était son école, sa culture, son biotope. Il me racontait comment certains auteurs (Fernand Raynaud pour ne pas le nommer) y passaient alors en douce, pour écouter puis piller les confrères...
C'était à l'automne 2007. J'étais allé le trouver dans son nid d'aigle du Ve arrondissement de Paris. Il revenait de l'entrerrement du mime Marceau. Ce fut triste, hilarant et arrosé. Bernard Haller n'était pas sans boire. Nous préparions une émission pour France Culture, «Jeux d'archives», qu'il sut rendre singulière, époustouflante, en apportant des documents de son cru, dont un vieux disque de cette
soprano minable, riche et déjantée, qui assassinait Mozart avec une régularité de métronome :
www.youtube.com/watch?v=6h4f77T-LoM&feature=player_embedded Les commentaires de Bernard Haller, à propos de cet enregistrement et d'autres du même acabit firent souffler sur les ondes de France Culture un vent de folie assez inédit, aux oreilles notamment du réalisateur, Franck Lilin, qui en a fait depuis son émission culte.
Mais Bernard Haller avait, avec une pudeur néanmoins fort évocatrice, évoqué une tournée avec la dévorante Marlène Dietrich en Afrique de Sud.
Il avait surtout, avec une voix qui rappelait celle de Michel Simon dans Boudu sauvé des eaux, imité deux clochards l'apercevant parfois dans le quartier Latin et se poussant alors du coude :
«Si je ne savais pas qu'il était mort, j'aurais vraiment l'impression d'avoir vu passer Bernard Haller, pas vrai, Julot ?...»Dans le studio, le regard embué, ironique et tragique décoché après une telle sortie, ne laissait aucun doute sur la prochaine victoire de cette collante camarade : la Camarde.
www.mediapart.fr/club/blog/antoine-perraud/240409/adieu-haller
http://french.imdb.com/name/nm0356392/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Haller En pasteur dans son spectacle "Et alors ?" le 3 janvier 1972, au théâtre de la Michaudière (Durée :9'09'' )
http://archives.tsr.ch/player/invite-haller Image de Leigh BarrettFlorence Foster Jenkins (19 juillet 1868 - 26 novembre 1944) est une soprano américaine, célèbre pour son manque de justesse, son faible sens du rythme et son incapacité totale à chanter correctement.
À la mort de son père en 1909, Florence Foster hérite d'une fortune qui lui permet d'entamer la carrière de cantatrice, que ses parents et son ex-mari avaient découragée. La mort de sa mère en 1928, alors que Florence a 60 ans, lui fait gagner une liberté accrue et les ressources supplémentaires pour poursuivre sa carrière.
En dépit de son manque évident de sens musical, Florence Jenkins est entièrement persuadée de son talent extraordinaire.
Son audience l'adore, plus pour l'amusement qu'elle procure que pour sa compétence musicale. Les airs auxquels la « cantatrice » s'attaque lors de ses récitals, sont un mélange de grands airs du répertoire d'opéra, de Wolfgang Amadeus Mozart, Giuseppe Verdi et Richard Strauss (tous largement au-delà de ses capacités)... Foster Jenkins porte souvent des tenues sophistiquées, dessinées par elle-même, apparaissant sur scène drapée de tulle et portant des ailes.
À 76 ans, Florence Foster Jenkins cède finalement à la demande de son public et se produit au Carnegie Hall le 25 octobre 1944. Le récital est tant attendu que les billets pour l'événement sont vendus des semaines à l'avance.
Florence Foster Jenkins meurt un mois plus tard, d'une crise cardiaque.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Foster_Jenkins