Jeff Koons, Balloon DogsChristine Sourgins : « L’art contemporain, c’est la dictature du quantitatif et de l’éphémère »Christine Sourgins, auteur des
Mirages de l’art contemporain, s’est prêtée à l’exercice de l’entretien à la suite d’Aude De Kerros, il y a quelques semaines. Qu’est-ce que l’art contemporain ? Sur quels mécanismes repose-t-il ? En quoi peut-on dire qu’il a tué toute représentation de la peinture en France ? Quels signes vous semblent montrer que la peinture a disparu en France ? Disparu d’où ?
'Duchamp a inventé le
ready-made en 1913 mais le plus connu est l’urinoir de 1917 : un objet appartenant à la vie quotidienne, détourné de sa fonction utilitaire, devenant œuvre d’art par la volonté de l’artiste. Ce qui compte dans l’Art Duchampien, n’est pas d’incarner une inspiration (avec des émotions, idées, rêves, visions etc.), dans une matière grâce à un travail formel, ça, c’est la définition millénaire de l’art. Avec Duchamp, l’idée prime la forme, c’est l’intention qui compte : l’art a une base conceptuelle. Duchamp ne crée plus, il décrète. C’est une redéfinition drastique de l’art où le sens n’est plus un don de la forme, il n’y a plus ce lien organique entre les deux, désormais le sens est en dehors de l’œuvre, dans un discours plaqué sur des objets ou des situations (performance). C’est une autre définition de l’art qui n’a plus grand-chose à voir avec l’art de Lascaux jusqu’à l’Art Moderne inclus. L’art dit contemporain est en fait l’art d’une toute petite partie de nos contemporains qui travaillent dans la mouvance de Marcel Duchamp. Pour lever toute ambigüité, j’ai proposé dans mon livre d’employer le sigle AC, pour désigner ce sens particulier du mot contemporain appliqué à l’art. [...]
Le bougisme, le jeunisme, la confusion entre culture et divertissement, ce dernier semblant s’imposer comme la version démocratique de la culture : Koons, c’est évidemment plus facile à comprendre que Cranach et ceci ouvre le faux procès de l’élitisme supposé de la Grande Peinture. Cranach est accessible à une fille d’ouvrier – j’en sais quelque chose – comme à une fille de diplomate. Dans les deux cas, Malraux a raison, qui dit que la culture ne s’hérite pas mais se conquiert : il faut faire un effort. Et l’effort, rien de plus démocratique ! C’est là-dessus que reposait l’École de Jules Ferry, celle qui m’a formée. [...]
L’art Duchampien, spéculation intellectuelle, a entraîné une spéculation financière : on a donc eu droit à une rhétorique obscure, alambiquée (élitiste pour le coup !) puis à un
art financier avec d’un côté les grands collectionneurs qui ont droit de visite privée dans les foires, ont les bonnes infos sur les « coups » montés aux enchères etc., et de l’autre côté, en totale asymétrie, le tout venant des bobos collectionneurs, qui s’imaginent faire moderne et branché et qui, dans ce casino qu’est l’art financier, seront les dindons de la farce.'
1er juillet 2015
http://www.paperblog.fr/7693744/christine-sourgins-l-art-contemporain-c-est-la-dictature-du-quantitatif-et-de-l-ephemere/
http://lewebpedagogique.com/btsjmoul/2014/04/07/jeff-koons-lobjet-kitsch/Disparitions mystérieuses ?Le dernier
Grain de sel de juin a donné lieu à des désabonnements suspects, d’une synchronicité bizarre, touchant massivement les adresses en yahoo.fr. Parmi celles-ci, beaucoup d’amis qui, contactés, sont tous tombés des nues. L’hébergeur incrimine, je cite, des « robots qui testent les sites » pour parler clair, une attaque informatique qui ne dit pas son nom. Drôlement rusée : l’internaute désabonné de force ne le sait même pas, le site restant inchangé sur la toile, rien ne laisse présager les dégâts. Et le blogueur doit passer du temps à réabonner manuellement toutes les victimes de la manœuvre (1) …
Mardi 19 septembre 2017
https://www.sourgins.fr/disparitions-mysterieuses/