Orwelle
Messages : 7341 Date d'inscription : 04/03/2008
| Sujet: L'information libre d'un pays moderne et inscrit dans l'Histoire Jeu 4 Sep - 7:25 | |
| «Le Monde» accuse le Quai d'Orsay de boycotter une de ses journalistes Le président du directoire Eric Fottorino et le directeur de la rédaction Alain Frachon affirment que la correspondante diplomatique Natalie Nougayrède a été «expulsée sur décision du cabinet du ministère» d’une réunion organisée le 29 août par le Quai d’Orsay au centre international Kléber, où se tenait la conférence annuelle des ambassadeurs. Selon Le Monde, cette interdiction fait suite à l’annulation au mois d’août d’une interview de Bernard Kouchner par Le Monde sur le conflit en Géorgie et en Afghanistan, après que le cabinet du ministre a «exigé que Natalie Nougayrède ne fasse pas partie de l’équipe de journalistes recueillant l’entretien - condition que Le Monde a refusée».
«Depuis deux mois environ, notre journaliste a cessé de recevoir les correspondances du Quai d’Orsay, dossiers de presse et invitations transmis selon les usages aux journalistes suivant les questions diplomatiques», dénoncent encore les responsables du quotidien. «Ces mesures sont sans précédent dans l’histoire du journal», déplorent-ils, affirmant qu’il leur a été suggéré par des «interventions informelles» de changer de journaliste diplomatique. Fottorino et Frachon soulignent qu’en un an le quotidien n’a jamais reçu de la part du Quai d’Orsay de demande de droit de réponse ou de rectification. Dans un communiqué distinct, la Société des rédacteurs du Monde (SRM), juge ces mesures «inadmissibles», estimant que le cabinet du ministre des Affaires étrangères porte ainsi «atteinte à la liberté d’informer». www.liberation.fr/actualite/ecrans/349879.FR.php Commentaire de Proxy : Des précédents existent mais inquiètent Apparemment son principal tort, c'est d'avoir critiqué Kouchner il y a 1 an (septembre 2007) quand il parlait de faire la guerre à l'Iran, en opposant la naïveté calculée de ses propos à la sensibilité (et aux intérêts) pro-arabe de Chirac, et aujourd'hui critiqué le compromis négocié par la France dans la guerre Géorgie-Russie, en disant qu'il faisait la part trop belle à la Russie.
Mais elle n'a pas été agressive envers le pouvoir, elle interprète et critique les positions du pouvoir français. Sarkozy se targue souvent de vouloir promouvoir une démocratie saine (faudrait pas que Besancenot et même Le Pen disparaissent), mais dans une démocratie saine, il est normal que l'opinion des journalistes ne s'aligne pas sur les actes du pouvoir, sans que cela soit une diabolisation du pouvoir par le journaliste.
Tout cela donne l'impression que ce n'est pas seulement la critique (forcément partiale) qui gêne le pouvoir, mais le fait-même que des journalistes, en exposant à la fois des opinions et des faits, puissent informer le public sur la vision à long terme du pouvoir. (...)Mais qu'est-ce qu'elle a écrit, Natalie Nougayrède ? Géorgie : pari français, acquis russes, par Natalie Nougayrède(Extraits) Avant même le déplacement de M. Sarkozy à Moscou, un précédent plan, que Bernard Kouchner avait soumis aux Géorgiens le 10 août, avait été passé par pertes et profits par l'Elysée.
Le texte du 12 août, en son point numéro 5, autorise la Russie à mettre en oeuvre des "mesures additionnelles de sécurité", formule à laquelle l'interprétation la plus large a été donnée, à en juger par les positions des unités russes sur le terrain (...)
Les militaires russes ont en outre saisi des bandes de territoire à l'extérieur de ces deux régions, alors que le conflit qui a éclaté le 7 août ne concernait que l'Ossétie du Sud. (...)
Pourquoi l'Elysée a-t-il autant cédé ? (...)
Prise de court par la crise dans le Caucase mais aussi par la mission que s'était arrogée M. Sarkozy en Russie sans beaucoup consulter les partenaires occidentaux, la diplomatie américaine est intervenue pour tenter de corriger le tir des Français. Cela n'a pas été dit publiquement, mais c'était le sens de la visite de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice au fort de Brégançon le 15 août.
Mécontente de ce qu'elle a perçu comme un manque de fermeté des Français dans leurs pourparlers avec les Russes, l'administration Bush a demandé que l'accord fasse l'objet d'éclaircissements, ce que réclamaient aussi les Géorgiens.
Ces éclaircissements ont pris la forme d'une lettre de M. Sarkozy adressée au président géorgien Mikhaïl Saakachvili le 14 août, entièrement consacrée à une explication du fameux point 5. Les "mesures additionnelles de sécurité", y écrit M. Sarkozy, ne peuvent concerner que "l'immédiate proximité de l'Ossétie du Sud", et non celle de l'Abkhazie, et seulement sur une profondeur de "quelques kilomètres", sans inclure des villes, notamment Gori, ni bloquer les grands axes routiers et ferroviaires. La lettre limite aussi les effectifs des patrouilles russes qui seraient autorisées.
Problème : ces éclaircissements, jugés précieux par les Géorgiens, n'ont pas été validés explicitement, du moins publiquement, par les Russes, qui s'en tiennent au texte du 12 août. C'est ce dernier, et non des rajouts ultérieurs, que le ministre russe Sergueï Lavrov s'est encore engagé à respecter, dans une tribune publiée, mercredi 20 août, dans le Wall Street Journal.
Le mal est-il fait ? Le pari français a-t-il déjà coûté trop cher à la Géorgie en ouvrant la voie à une occupation militaire durable qui peut se draper, à la fois, dans une rhétorique de "maintien de la paix" et dans l'interprétation maximaliste d'un accord peut-être négocié trop hâtivement au prétexte de valoriser l'Europe (la France ?) face aux Etats-Unis ? (...)
22 08 2008www.lemonde.fr/opinions/article/2008/08/22/georgie-pari-francais-acquis-russes-par-natalie-nougayrede_1086702_3232.html Sur l'Iran, Paris appuie la politique américaine, mais ne s'aligne pas entièrement De retour de Moscou, Natalie Nougayrède, chargée des questions diplomatiques au "Monde", précise dans un chat, le 12 septembre 2007, que la France n'a jamais dit, sous Nicolas Sarkozy, que l'option militaire contre l'Iran était sur la table.(Extraits) Benj64_56_75 : Est-ce que les annonces récentes et l'agitation présidentielle au sein de l'UE marquent un vrai changement de fond en politique étrangère ?
Natalie Nougayrède : Il est clair qu'il y a une inflexion dans la politique française sur le dossier nucléaire iranien, dans la mesure où Nicolas Sarkozy et le ministère des affaires étrangères prônent désormais officiellement l'adoption de sanctions contre l'Iran en dehors du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est-à-dire au niveau des vingt-sept pays membres de l'UE.
Alexis : La France va-t-elle, enfin, moraliser sa politique étrangère et œuvrer à la démocratisation du monde ?
Natalie Nougayrède : La présence de Bernard Kouchner au gouvernement tend à faire passer que la politique étrangère française, du fait même de sa personnalité et de son parcours, parlera plus haut, plus fort des droits de l'homme. (...)
Paris doit composer avec d'autres facteurs, et sa récente visite à Moscou l'a montré. M. Kouchner n'a pas prononcé de mots particulièrement durs contre le régime de Poutine en public ou devant des journalistes russes, parce que, précisément, sans doute, il était engagé dans des négociations très délicates à propos de l'Iran et de l'avenir du Kosovo.
Vincent S : On ne peut pas croire que les déclarations françaises relèvent de la simple maladresse. Quel est le sens à tout ceci ?
Natalie Nougayrède : C'est un changement par rapport à la période Jacques Chirac, parce que le prédécesseur de Nicolas Sarkozy n'avait jamais réellement cru en l'efficacité des sanctions. Peut-être que le ministre Bernard Kouchner, dans son expression, est allé plus loin qu'il ne l'aurait voulu, en tout cas très certainement plus loin que le langage officiel de la diplomatie française sur ce dossier. Mais je pense qu'il n'a pas été mécontent du fait que le mot "guerre" qu'il a employé, même pour dire qu'il voulait en réalité l'éviter, figure dans ses déclarations.
C'est une façon de dire : l'option militaire n'est pas une vue de l'esprit, contrairement à ce que certains à Téhéran semblent vouloir penser. L'équipe Sarkozy, en adoptant ce genre de rhétorique, vient en appui à la politique américaine, mais ne s'aligne pas entièrement sur celle-ci.
James : Est-ce Paris n'est pas en train de devenir pour Washington ce que Blair était pour Bush ? Comment l'expliquer alors que Bush est en fin de mandat, qu'il est un président "canard boiteux", comme on dit ?
Natalie Nougayrède : [...] je le souligne, Paris n'a jamais dit, sous Nicolas Sarkozy, que l'option militaire contre l'Iran était sur la table.
Bush est peut-être perçu parfois comme un canard boîteux, mais il est encore en poste jusqu'à la fin de l'année 2008, et c'est précisément durant l'année 2008 que beaucoup de choses pourraient se décider sur le dossier nucléaire iranien. On est entré dans une phase assez critique, avec la possibilité d'une nouvelle résolution de sanction à l'ONU, avec des accusations américaines renforcées contre l'Iran à propos de ses ingérences en Irak.
La réunion prévue en novembre d'une conférence sur le processus de paix au Proche-Orient, et aussi les échéances politiques au Liban, où une présidentielle doit avoir lieu. Et c'est parce que tous ces éléments sont réunis, lourds de risques, que l'équipe Sarkozy est obligée de chercher à donner des impulsions pour essayer peut-être d'influencer la politique américaine, mais aussi pour essayer d'entraîner les autres Européens vers des positions communes. www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3224,55-955472@45-100,0.html | |
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Orwelle
Messages : 7341 Date d'inscription : 04/03/2008
| Sujet: Re: L'information libre d'un pays moderne et inscrit dans l'Histoire Ven 19 Sep - 8:18 | |
| Sarkozy partisan du cumul des médias Presse. Avant des Etats généraux mi-octobre, un rapport préconise plus de concentration. Après la suppression de la pub sur France Télévisions, c’est le second grand chantier du président de la République qui n’aime rien tant que se mêler des affaires des médias. Objectif de Sarkozy : «L’émergence de groupes de communication forts.» Fin mai, il avait précisé son propos, évoquant «un problème de diversification, un problème de seuil». Compris : il faut modifier la réglementation qui interdit aujourd’hui à un même groupe - disons Bouygues, Lagardère, Bolloré… - de détenir à la fois une grande chaîne de télé, un journal national et une radio. C’est l’une des 34 recommandations du rapport Giazzi qui prône une dérégulation massive, déjà dénoncée par le SNJ et le SNJ-CGT. «Ce rapport est extrêmement dangereux. C’est le monde du pognon qui met la main sur l’information», déplore le premier syndicat tandis que le second estime qu’il ne fait que «répondre à toutes les suggestions déjà formulées par Sarkozy». Proposant une plus grande concentration des médias privés, le rapport Giazzi s’en prend aussi au public : il suggère ainsi d’ouvrir le capital de l’Agence France Presse. Pour faire bonne mesure, Giazzi propose de «constitutionnaliser la défense du pluralisme et de l’indépendance de la presse» et de créer un observatoire du pluralisme de la presse auprès du… Premier ministre. L’indépendance des journalistes et le pluralisme de la presse garantis par le politique, mouais… Le rapport se penche sur le lourd problème de la distribution de la presse et préconise «une réforme drastique des imprimeries». Suivez son regard du côté du syndicat du Livre CGT qui s’est manifesté ce mardi en empêchant la sortie des quotidiens nationaux. (...) R.G. et I.R. www.liberation.fr/actualite/ecrans/352875.FR.php | |
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